Le Numérique Responsable, la Sobriété Numérique, quels défis pour demain ?
L’avenir du numérique passera obligatoirement en sa capacité à relever les défis pour construire un avenir plus durable et plus éthique. Les E-waste, le recyclage, la réutilisation des matériaux, comment gérer les déchets électroniques, les émissions de gaz à effet de serre et l'empreinte carbone associée aux activités numériques. Ou encore dans l’exploitation des ressources naturelles, quelles sont les conséquences environnementales liées à l'extraction des minéraux utilisés dans la fabrication de nos appareils électroniques ? Sans compter les enjeux de la vie privée et de la protection des données. La part du secteur dans la Responsabilité sociale des entreprises (RSE) est déjà dans le top des questions cruciales pour répondre à la problématique plus généraliste : Comment les entreprises technologiques peuvent-elles intégrer des pratiques responsables dans leurs stratégies commerciales, en prenant en compte les enjeux sociaux et environnementaux ?
Ba-Bla du Numérique Responsable
Le numérique responsable ou éthique numérique, fait référence à l'utilisation responsable des technologies numériques, en prenant en compte les enjeux environnementaux, sociaux et éthiques liées à leur développement et leur utilisation. Cela englobe un large éventail de pratiques visant à minimiser l'impact négatif du numérique sur l'environnement et à promouvoir des valeurs telles que la durabilité, l'équité et la protection des droits de l'homme.
Sur le plan environnemental, le numérique responsable vise à réduire la consommation d'énergie, les émissions de gaz à effet de serre et la production de déchets électroniques. Cela peut être réalisé en optimisant l'efficacité énergétique des infrastructures informatiques, en favorisant l'utilisation de sources d'énergie renouvelable, en prolongeant la durée de vie des appareils électroniques et en favorisant le recyclage responsable.
Aussi la responsabilité du numérique existe sur le plan social, il s'attache à réduire les inégalités d'accès aux technologies, à promouvoir la diversité et l'inclusion, à garantir la protection de la vie privée et des données personnelles, ainsi qu'à prévenir les discriminations et les injustices dans la conception et l'utilisation des technologies numériques.
Enfin, du point de vue éthique, le numérique responsable encourage le respect des droits de l'homme, la transparence, la responsabilité et l'éthique des données, ainsi que la prise en compte des impacts à long terme des technologies sur la société et l'environnement.
Et le Ba-Bla de la sobriété numérique ?
La sobriété numérique est un concept qui fait écho au numérique responsable et qui met l'accent sur la nécessité de réduire la consommation excessive des ressources numériques et de favoriser une utilisation plus mesurée et réfléchie des technologies numériques. Elle vise à atténuer l'empreinte écologique du secteur en limitant les impacts environnementaux négatifs associés à la fabrication, à l'utilisation et à la gestion des dispositifs et des infrastructures numériques.
Dans les grandes lignes, la sobriété numérique va encourager les pratiques suivantes :
- Réduire la consommation d'énergie : Cela implique d'optimiser l'efficacité énergétique des appareils et d'adopter des comportements éco-responsables dans l'utilisation quotidienne des technologies.
- Limiter l'empreinte carbone : Il s'agit de réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à la fabrication, à l'utilisation et au recyclage des équipements numériques. Cela peut être réalisé en prolongeant la durée de vie des appareils, en favorisant la réparation plutôt que le remplacement, et en recourant à des énergies renouvelables pour alimenter les infrastructures numériques.
- Rationaliser la consommation de données : c’est encourager à limiter la quantité de données échangées, en évitant les transferts inutiles, les fichiers volumineux et les pratiques de stockage excessif.
- Favoriser l'écoconception logicielle : Il s'agit de concevoir et de développer des logiciels et des applications en tenant compte de leur impact environnemental. Cela comprend l'optimisation des codes, la réduction des ressources nécessaires à leur exécution, et l'élimination des fonctionnalités superflues qui contribuent à une surconsommation.
- Encourager des usages responsables : C’est donc repenser nos pratiques et adopter des comportements plus réfléchis dans l'utilisation des technologies numériques. Cela peut impliquer de limiter le temps passé sur les écrans, de privilégier des interactions plus directes et de privilégier des solutions numériques moins gourmandes en ressources lorsque c'est possible.
Mais que représente le poids du numérique dans les gaz à effet de serre ?
Le poids du numérique dans les émissions de gaz à effet de serre (GES) est un sujet complexe et en évolution constante en raison de la croissance rapide du secteur. En émissions directes, le secteur numérique lui-même contribue aux émissions de GES à travers la consommation d'énergie de ses infrastructures, telles que les centres de données, les réseaux de télécommunications et les équipements informatiques. Selon certaines estimations, ces émissions directes représenteraient environ 3 à 4 % des émissions mondiales de GES, soit autant que le secteur de l’aviation (Source : Carbone 4, 2022). Si on parle en consommation, c'est-à-dire, un an d’utilisation de biens et services numériques, cela représente 10% de l’électricité consommée en France par an.
Prenons l’exemple des mails pour se donner un ordre de grandeur : chaque heure, c’est douze milliards de mail qui sont envoyés dans le monde !
Il y aussi les émissions indirectes et la, cela se complique fortement car il faut additionner la fabrication et l'utilisation des dispositifs électroniques, la consommation d'énergie liée à Internet, le transport associé à la logistique du commerce électronique, etc…
Quels sont les entreprises spécialisées dans le calcul des émissions GES du numérique ?
Il existe plusieurs entreprises et organisations spécialisées dans le calcul des émissions de gaz à effet de serre (GES) du numérique :
- Green IT Amsterdam : Green IT Amsterdam est une initiative basée aux Pays-Bas qui travaille sur la durabilité du secteur numérique. Ils proposent des outils et des méthodologies pour évaluer l'empreinte environnementale des infrastructures et des services numériques.
- The Green Grid : The Green Grid est une organisation à but non lucratif qui se concentre sur l'efficacité énergétique des centres de données et des infrastructures informatiques. Ils développent des métriques et des méthodologies pour évaluer les performances énergétiques et environnementales du numérique.
- Carbone 4 : Carbone 4 est un cabinet de conseil en stratégie carbone qui propose des services d'évaluation des émissions de GES pour différents secteurs, y compris le numérique. Ils aident les entreprises à mesurer et à réduire leur empreinte carbone, en fournissant des recommandations pour une transition vers une économie bas carbone.
- EcoAct : EcoAct est une entreprise spécialisée dans la stratégie climatique et l'évaluation des émissions de carbone. Ils offrent des services de calcul et de réduction des émissions de GES pour différents secteurs, y compris le numérique.
- Shift Project : Shift Project est une organisation à but non lucratif qui se concentre sur la transition vers une économie décarbonée. Ils proposent des méthodologies et des rapports sur l'empreinte carbone du numérique, ainsi que des recommandations pour une utilisation plus responsable des technologies numériques.
Retrouvez aussi notre article sur l'empreinte carbone ici : https://www.agence-eco-eco.fr/post/empreinte-carbone-bilan-ges
Il y a-t-il une réglementation pour la sobriété numérique
À l'heure actuelle, il n'existe pas de réglementation spécifique pour la sobriété numérique à l'échelle internationale ou dans la plupart des pays. Cependant, la question de la sobriété numérique et de la durabilité du numérique est de plus en plus prise en compte par les gouvernements et les acteurs du secteur.
Certaines réglementations existantes peuvent indirectement toucher à des aspects de la sobriété numérique. Par exemple, des réglementations sur l'efficacité énergétique des équipements, la gestion des déchets électroniques ou la protection des données personnelles peuvent avoir un impact sur la manière dont les technologies numériques sont conçues, utilisées et gérées.
Par ailleurs, certains pays et organisations travaillent à l'élaboration de normes et de directives volontaires en matière de numérique responsable et de sobriété numérique. Par exemple, l'Union européenne a adopté le "Green Deal" et le "Digital Decade" qui visent à promouvoir une transition numérique durable et responsable.
De plus, des initiatives telles que le "Green Software Engineering" et des certifications environnementales pour les centres de données, comme le label "Low Carbon Data Center" en France, ont été développées pour encourager les bonnes pratiques et les standards de durabilité dans le domaine du numérique.
Bien que la réglementation spécifique soit encore limitée, la prise de conscience croissante des enjeux de durabilité du numérique devrait conduire à davantage d'initiatives et de mesures réglementaires à l'avenir, visant à encourager une utilisation plus responsable des technologies numériques. Notre agence RSE peut vous accompagner dans cette démarche de sensibilisation avec des ateliers comme la Fresque du numérique : https://www.fresquedunumerique.org
Mieux Comprendre avec la Fresque du Numérique
Pour reprendre la définition du site www.fresquedunumerique.org, La Fresque du Numérique est un atelier ludique et collaboratif d'une demi-journée avec une pédagogie similaire à celle de La Fresque du Climat. Le but de ce "serious game" est de sensibiliser et former les participants aux enjeux environnementaux du numérique.
L'atelier vise aussi à expliquer les grandes lignes des actions à mettre en place pour évoluer vers un numérique plus soutenable, puis à ouvrir des discussions entre les participants sur le sujet. Véritable outil de team building, cet atelier permet de se rassembler pour apprendre ensemble.
Le jeu est animé par un ou plusieurs facilitateurs formés à la méthode de la Fresque du Numérique. Pendant la partie, les participants sont invités à répondre à des questions et à participer à des discussions sur des thématiques telles que la fabrication des équipements numériques, la consommation d'énergie liée au numérique, l'exploitation des données personnelles, l'impact sur l'emploi, les enjeux de sécurité, etc. Le jeu encourage les échanges d'idées, la remise en question des pratiques et la recherche de solutions pour un numérique plus responsable.
La Fresque du Numérique est conçue pour être accessible à tous, quels que soient les connaissances préalables des participants sur le numérique. Elle favorise une approche collective et invite les participants à collaborer pour mieux comprendre les enjeux et les conséquences de nos actions dans le domaine numérique. Il convient de noter que la Fresque du Numérique est une initiative indépendante et n'est pas affiliée à une institution spécifique.
Focus sur le Green Deal
Le Green Deal (Pacte Vert en français) est une initiative de l'Union européenne qui vise à faire de l'Europe le premier continent climatiquement neutre d'ici 2050. Annoncé en décembre 2019, le Green Deal est un plan d'action ambitieux pour transformer l'économie européenne en une économie durable et respectueuse de l'environnement.
Les principaux objectifs du Green Deal de l'UE sont les suivants :
- Neutralité climatique : Atteindre la neutralité climatique d'ici 2050, c'est-à-dire équilibrer les émissions de gaz à effet de serre avec les absorptions, afin de limiter le réchauffement global à 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels.
- Économie circulaire : Promouvoir une économie circulaire en favorisant la réutilisation, le recyclage et la réduction des déchets, et en minimisant l'utilisation des ressources naturelles.
- Biodiversité : Protéger et restaurer la biodiversité européenne, en se fixant des objectifs ambitieux pour préserver les écosystèmes et les espèces menacées.
Ressources énergétiques propres : Accélérer la transition vers une énergie propre en augmentant la part des énergies renouvelables, en améliorant l'efficacité énergétique et en favorisant l'innovation dans les technologies propres.
- Mobilité durable : Promouvoir des modes de transport durables et respectueux de l'environnement, tels que les véhicules électriques, les transports publics et les infrastructures cyclables.
- Lutte contre la pollution : Réduire la pollution de l'air, de l'eau et des sols, en adoptant des mesures strictes pour prévenir et réduire les émissions polluantes.
Le Green Deal s'accompagne d'un vaste ensemble de politiques, de législations et de mesures financières pour soutenir la transition vers une économie verte.
Le Green Deal vise à mobiliser tous les acteurs, y compris les gouvernements, les entreprises, les citoyens et la société civile, pour travailler ensemble en faveur de la durabilité environnementale et de la lutte contre le changement climatique.
Sourcing et pour aller plus loin :
ADEME
GREEN DEAL
FRESQUE DU NUMÉRIQUE
GOUV.FR
NOVETHIC
QUESAKO ECO / L'EMPREINTE CARBONE
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