Indispensable, la biodiversité préserve la vie et l’équilibre
Face à l’urgence écologique et à l’érosion accélérée du vivant, nous avons souhaité réaliser ce Livre Blanc sur un sujet crucial : la biodiversité.
Dans un contexte où la compréhension des enjeux climatiques est centrale, il est tout aussi essentiel d’élargir notre vision aux interdépendances entre les écosystèmes, les espèces et les activités humaines.
La manière dont nous intégrons ces réflexions a évolué au fil des siècles : de Descartes, qui nous incitait à devenir « maîtres et possesseurs de la nature », à Morizot aujourd’hui, nous rappelant que « nous sommes des vivants parmi les vivants », une phrase qui illustre notre évolution dans la compréhension de notre place au sein du monde naturel. Pourtant, la biodiversité est encore souvent perçue comme un sujet technique ou difficile à appréhender, alors qu’elle est incontournable. Pourquoi est-elle si cruciale ?
Parce qu’elle constitue la base de nos écosystèmes, de nos sociétés et de nos
économies. Sans elle, rien n’est possible. La biodiversité soutient les écosystèmes, qui, en retour, créent les conditions nécessaires à sa préservation et à son renforcement. Cette interdépendance est au cœur du fonctionnement de la nature. Sans biodiversité, tout s’effondre.
Au-delà de son rôle fondamental pour la stabilité écologique, la biodiversité est
aussi un facteur clé économique. La sécurisation des matières premières repose
sur la viabilité de leur production, qui elle-même dépend de la soutenabilité des
écosystèmes. La dégradation des milieux naturels compromet directement les chaînes d’approvisionnement et fragilise les modèles de production. Préserver la biodiversité, c’est donc aussi assurer la pérennité des ressources et la résilience des activités économiques.
Ce Livre Blanc ambitionne d’éclairer les enjeux liés à la biodiversité, les risques
systémiques qui en découlent et les leviers d’action à mobiliser pour inverser cette trajectoire. En nous appuyant sur les travaux scientifiques les plus récents et les cadres réglementaires émergents, nous mettons en lumière les liens entre biodiversité et économie, en démontrant combien l’intégration des enjeux écologiques est un impératif stratégique pour les entreprises et les organisations.
Il ne s’agit plus seulement de préserver la nature, mais de repenser notre relation au vivant pour garantir la soutenabilité de nos activités, la viabilité de nos sociétés et la résilience des ressources dont nous dépendons.
Julien Belliard, Fondateur ECO ECO
La Convention sur la Diversité Biologique (CDB), adoptée lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992, reconnaissait pour la première fois l’importance de la conservation de la biodiversité pour l’ensemble de l’humanité.
La biodiversité englobe toutes les espèces vivantes, mais également la diversité génétique, la diversité des milieux qui les hébergent ainsi que les interrelations entre les espèces. Elle désigne la variété des formes de vie sur Terre, incluant
la diversité des écosystèmes, les différents habitats (forêts, zones humides, océans, savanes, etc.) et les interactions entre leurs composantes vivantes et non vivantes.
la diversité des espèces, l'ensemble des espèces végétales, animales, fongiques et microbiennes présentes sur la planète.
la diversité génétique : la variabilité des gènes au sein des populations d'une même espèce, essentielle pour leur adaptation et survie.
Cette définition met en avant l'interdépendance entre les niveaux de diversité, des gènes aux écosystèmes. La biodiversité inclut non seulement les espèces spectaculaires ou emblématiques, mais aussi les organismes microscopiques et méconnus qui soutiennent les systèmes naturels.
Des indicateurs alarmants sur l’accélération du déclin de la biodiversité
Tous les indicateurs qui suivent l’état de la biodiversité au niveau mondial relèvent son déclin. 73 % des populations d'animaux sauvages vertébrés ont diminué entre 1970 et 2020 et 1 million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction au cours des prochaines décennies, ce qui n’a jamais eu lieu auparavant dans l’histoire de l’humanité, selon les chercheurs de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).
Nous sommes témoins du développement d’épidémies, de la vulnérabilité des territoires aux événements extrêmes, d’incendies et de l’épuisement des ressources. La responsabilité anthropique dans ce déclin mondial est établie. Les attentes des consommateurs, de la société civile sont fortes, les exigences des investisseurs croissantes et les cadres réglementaires et juridiques se renforcent.
Des modèles économiques très dépendants de la nature
En 2020, le rapport "Nature Risk Rising" publié par le Forum économique mondial (World Economic Forum, WEF) et Pwc, estimait que plus de 50 % du PIB mondial, dépendent modérément ou fortement des services écosystémiques fournis par la nature, tels que la pollinisation des cultures, la régulation du climat, la purification de l’eau et la santé des sols et forêts.
Un Cadre Mondial
En décembre 2022, le Cadre mondial pour la biodiversité (CMB), accord officiellement adopté par 195 Etats et l’Union Européenne lors de la COP15 de la Convention sur la diversité biologique (CDB) à Montréal, établissait une feuille de route globale visant à inverser la perte de biodiversité d'ici à 2030 et à protéger les écosystèmes jusqu'en 2050.
Le CMB, considéré comme le pendant environnemental de l'Accord de Paris sur le climat, souligne l'importance d'une action globale coordonnée pour protéger la nature face à la perte accélérée de biodiversité, qui menace la sécurité alimentaire, les ressources en eau, la santé humaine et la stabilité climatique.
Une feuille de route pour 2030 à l’attention des politiques publiques
Parmi ses objectifs ciblés pour 2030, les plus emblématiques sont :
Protéger 30 % des terres et des océans, consacrer 30 % des terres, eaux intérieures, zones côtières et océans à des aires protégées ou à une gestion efficace de la biodiversité.
Réduire les menaces pesant sur la biodiversité, restaurer 30 % des écosystèmes dégradés, réduire de 50 % le risque d'extinction des espèces menacées, diminuer de moitié les espèces exotiques envahissantes qui nuisent aux écosystèmes.
Réduire la pollution, réduire de 50 % l'excès d'éléments nutritifs comme l'azote et le phosphore, ainsi que les émissions de pesticides. Diminuer de 50 % la pollution plastique.
Accélérer la transition vers des modes de consommation durable et réduire l'empreinte mondiale de consommation et de production, en particulier les impacts liés à l'eau, au sol et à l'énergie.
Mobilisation de ressources financières, au moins 200 milliards de dollars par an pour la biodiversité provenant de sources publiques et privées. Réduire les subventions nuisibles à la biodiversité d'au moins 500 milliards de dollars par an.
Le cadre vise à mieux intégrer la biodiversité dans les politiques climatiques et économiques, favorisant des solutions fondées sur la nature en vue de préserver et restaurer la résilience d’écosystème tels que les forêts, les zones humides et les récifs coralliens.
Appels à l’action pour les entreprises : un rôle à jouer dans la préservation de la biodiversité.
En Décembre 2024 , les publications scientifiques du GIEC de la biodiversité ont confirmé ce contexte d’urgence. Avec deux rapports majeurs de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) invitant à un changement radical :
Le Rapport sur le Changement Transformateur
Le rapport met en avant l'urgence de transformations systémiques pour freiner la perte de biodiversité et garantir le bien-être humain. Il souligne la nécessité d’une révision profonde des systèmes économiques, sociaux et politiques, axée sur des modèles durables.
A partir de constats clés sur les causes de la dégradation (exploitation excessive des ressources, pollution, changement climatique et perte d'habitats) , il appelle à une mobilisation concertée des gouvernements, entreprises et citoyens pour intégrer la nature au centre des décisions, tout en adoptant des politiques inclusives et équitables : valoriser les services écosystémiques, favoriser des décisions respectueuses de l’environnement à travers des adaptations de gouvernance, encourager des processus économiques prenant en compte les coûts environnementaux
Le potentiel économique est immense. Des actions immédiates pourraient créer jusqu’à 10 000 milliards de dollars d’opportunités commerciales et 395 millions d’emplois d’ici 2030.
Le rapport appelle à des changements profonds et coordonnés, soulignant que les bénéfices économiques et sociaux à long terme dépassent largement les coûts initiaux de la transition.
Source IPBES, Les synergies entre les principes, visions, approches et stratégies permettent de surmonter les obstacles et défis, tout en guidant les actions et initiatives sur des voies de changement transformateur en faveur d’un monde juste et durable.
2. Le Rapport Nexus
Intitulé “Rapport d’évaluation des liens d’interdépendance entre la biodiversité, l’eau, l’alimentation, la santé et le changement climatique”, ce document met en lumière la corrélation étroite entre ces enjeux et l'importance de solutions intégrées.
Le concept de Nexus, qui fait référence à l'interconnexion entre les systèmes, est essentiel pour comprendre les interactions entre les secteurs de l'eau, de l'énergie et de l'alimentation, ainsi que leurs impacts sur la biodiversité et les écosystèmes.
L’approche Nexus prend en compte les interdépendances entre crises et propose des options de réponse globale positives. Cette approche systémique permet d'aborder ces défis en identifiant des leviers d’action clés, tels que la restauration des écosystèmes riches en carbone (forêts, sols, mangroves), la transition vers des régimes alimentaires durables et la gestion responsable des ressources naturelles. Le rapport souligne également l’importance d’intégrer les savoirs locaux et autochtones pour élaborer des stratégies adaptées aux contextes régionaux.
Le rapport Nexus insiste sur une approche holistique des défis environnementaux pour un développement durable. L'IPBES propose 71 actions pour protéger la biodiversité et renforcer la résilience des systèmes naturels et humains.
Propositions d'action
Approche intégrée :
Élaborer des politiques qui prennent en compte les interactions entre eau, énergie, alimentation et biodiversité.
Encourager la coopération intersectorielle pour minimiser les conflits.
Renforcer la résilience :
Investir dans des infrastructures durables et des solutions naturelles.
Favoriser l'innovation technologique pour une meilleure gestion des ressources.
Financements adaptés :
Aligner les financements sur des objectifs durables.
Réorienter les subventions nuisibles vers des projets écologiques.
Participation locale :
Impliquer les communautés locales dans les décisions.
Valoriser les savoirs traditionnels pour des pratiques durables.
Gouvernance mondiale :
Promouvoir des cadres internationaux cohérents.
Renforcer les mécanismes de suivi et d’évaluation.
Les deux rapports de l’IPBES fournissent des directives essentielles pour les décideurs politiques, les entreprises et la société civile afin de promouvoir les transformations nécessaires à la préservation de la biodiversité et au bien-être humain.
Intégrer la biodiversité et le climat au cœur de votre stratégie d’entreprise et dans la CSRD
Face à l’urgence écologique et aux exigences réglementaires, l’intégration des enjeux liés à la biodiversité et au climat dans vos activités est devenue incontournable.
Selon une étude de l’Unedic de 2023, plus de huit actifs sur dix souhaitent que leur travail soit en adéquation avec le défi climatique. 7 salariés sur 10 jugent également qu'un engagement de leur entreprise en faveur de la protection de l'environnement les inciterait à y rester durablement.
Et d’après l’étude d’Impact France de 2022 sur les attentes des français concernant l’engagement des entreprises, 82 % des français se disent favorables à ce que la rémunération des dirigeants et actionnaires ne soit pas indexée uniquement sur les résultats financiers de l’entreprise, mais également sur sa performance sociale et environnementale.
C’est un enjeu essentiel et fédérateur qui permet d’engager les équipes dans une stratégie de long terme.
Comment les entreprises peuvent -elles se mobiliser ?
Au niveau européen, des outils réglementaires sont mis en place pour protéger la biodiversité et établir une gouvernance environnementale protectrice. La taxonomie joue un rôle essentiel en tant que système de classification des activités économiques conçu pour aider les investisseurs, les entreprises et les décideurs politiques à identifier les activités considérées comme durables sur le plan environnemental. Elle repose sur six objectifs environnementaux principaux :
Atténuation du changement climatique.
Adaptation au changement climatique.
Utilisation durable et protection des ressources hydriques et marines.
Transition vers une économie circulaire.
Prévention et réduction de la pollution.
Protection et restauration de la biodiversité et des écosystèmes.
Pour qu’une activité soit conforme à la taxonomie :
Elle doit contribuer de manière substantielle à l’un de ces objectifs.
Elle ne doit pas causer de préjudice significatif aux autres objectifs (DNSH : Do No Significant Harm).
Elle doit respecter des critères techniques précis et des normes sociales minimales.
Les défis pour les organisations et les entreprises sont :
L’analyse détaillée de leur chaîne de valeur pour démontrer leur conformité avec les critères de la taxonomie.
L’évaluation de leur impact environnemental selon les exigences de la taxonomie.
La mise en place des systèmes de collecte et d’analyse des données pertinentes en vue de rapporter ces informations.
L’accompagnement d’Eco-Eco répond à ces défis pour :
Comprendre l’importance des écosystèmes pour la stabilité de vos activités économiques.
Identifier les risques liés à la dégradation de la biodiversité et les opportunités d’innovation et de croissance durable.
Vous conformer aux cadres réglementaires tels que la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) permettant de distinguer le niveau d’engagement des entreprises.
Mobiliser vos parties prenantes et améliorer votre impact environnemental, social et de gouvernance.
La biodiversité et le climat, des enjeux indissociables
La biodiversité et le climat sont intrinsèquement liés : la santé des écosystèmes conditionne la régulation climatique, et les dérèglements climatiques accélèrent l’érosion de la biodiversité. Ce lien est désormais reconnu comme le grand chapitre stratégique de demain pour les entreprises et les organisations. Comprendre et intégrer ces interactions dans vos pratiques est essentiel pour anticiper les transformations économiques et sociétales à venir. C’est une opportunité unique de devenir un acteur engagé et innovant dans la transition écologique.
Nous vous accompagnons autour de thématiques complémentaires :
Biodiversité et limites planétaires : Comprendre l’impact des activités humaines sur les écosystèmes, les services écosystémiques et la stabilité environnementale.
Enjeux stratégiques pour les entreprises : Analyser les dépendances économiques aux services écosystémiques et intégrer des solutions pour gérer les risques et opportunités.
Normes et outils : Découvrir les méthodologies modernes comme les Science-Based Targets for Nature (SBTN) et les certifications environnementales.
Climat et transition énergétique : Identifier les leviers pour réduire votre empreinte carbone, développer des stratégies bas-carbone et s’adapter aux changements climatiques.
Actions concrètes : Mettre en œuvre des solutions pratiques, de la gestion durable des ressources aux innovations favorisant la biodiversité et le climat.
Pour qui ce livre blanc sur la biodiversité ?
Dirigeants, responsables RSE, responsables Achats, managers opérationnels, ou toute personne impliquée dans la stratégie environnementale et le développement durable et dans le reporting CSRD
Les bénéfices :
Intégration stratégique : Faites de la biodiversité et du climat des piliers de votre stratégie RSE et de votre analyse des risques liés à vos activités.
Avantages compétitifs : Transformez les contraintes environnementales en opportunités de différenciation sur le marché. Démontrer la robustesse de votre modèle économique.
Conformité réglementaire : Assurer une meilleure conformité aux régulations nationales, européennes et internationales.
Mobilisation interne, renforcement de la cohésion des équipes et rétention de talents : Travailler collectivement sur des enjeux d’intérêt général pour favoriser le dialogue, renforcer l’engagement des collaborateurs et générer un sentiment de fierté.
Anticipation des attentes : Répondez aux attentes croissantes des parties prenantes et des consommateurs en adoptant une démarche proactive et transparente.
Résilience et innovation : Réduisez les coûts, développez des solutions durables et renforcez la résilience de votre modèle économique.
Notre agence RSE
ECO-ECO accompagne les managers et les directions en charge d’accélérer les changements vers une économie vertueuse, afin de faire de la CSRD une opportunité stratégique alliant intelligence climatique et croissance durable.
Contactez notre agence RSE pour toutes informations hello@eco-eco.fr
Pour demander le livre blanc en version PDF, vous pouvez envoyer votre demande à hello@eco-eco.fr
Comments