La biodiversité est aujourd'hui au cœur des préoccupations environnementales mondiales. Face à l'effondrement rapide des écosystèmes, les entreprises jouent un rôle crucial dans la préservation du vivant. Intégrer la biodiversité dans leur stratégie de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) devient un impératif pour réduire leur impact écologique, répondre aux attentes croissantes des parties prenantes et se conformer aux réglementations internationales comme la directive européenne CSRD.
B-A, Bla de la Biodiversité
La biodiversité (ou diversité biologique) désigne l'ensemble des formes de vie présentes sur Terre, ainsi que les interactions entre elles et avec leurs milieux naturels. Cela inclut :
La diversité des espèces : toutes les espèces vivantes (plantes, animaux, champignons, micro-organismes) qui peuplent notre planète. Par exemple, les éléphants, les chênes, les abeilles, ou encore les bactéries.
La diversité génétique : la variété des gènes au sein d'une même espèce. Cette diversité permet aux espèces de s'adapter à leur environnement. Par exemple, les différentes races de chiens ou les variétés de blé.
La diversité des écosystèmes : la multitude d'environnements naturels où vivent ces espèces, comme les forêts, les océans, les savanes, les montagnes ou les zones humides.
Pourquoi la biodiversité est-elle importante ?
Équilibre écologique : Chaque espèce joue un rôle dans son écosystème. Par exemple, les abeilles pollinisent les plantes, ce qui est essentiel pour la production de fruits et légumes.
Ressources pour l'humanité : La biodiversité fournit de la nourriture, des médicaments, des matériaux de construction, et bien d'autres choses.
Résilience des écosystèmes : Une grande diversité biologique permet aux écosystèmes de mieux résister aux perturbations, comme les changements climatiques ou les catastrophes naturelles.
Valeur culturelle et esthétique : La biodiversité enrichit nos vies par la beauté de la nature et sa valeur spirituelle.
Les menaces pesant sur la biodiversité
Destruction des habitats : comme la déforestation ou l'urbanisation.
Pollution : qui empoisonne les sols, l'eau et l'air.
Surexploitation : chasse, pêche ou récolte excessive de ressources.
Espèces invasives : qui entrent en concurrence avec les espèces locales.
Changements climatiques : modifiant les écosystèmes et menaçant certaines espèces.
Protéger la biodiversité (aussi) grâce à la RSE
Protéger la biodiversité est essentiel pour maintenir un équilibre écologique et garantir la pérennité des ressources naturelles dont nous dépendons.
L’état de la biodiversité dans le monde : un constat alarmant, un sujet RSE clé
La biodiversité, qui englobe la diversité des espèces, des gènes et des écosystèmes, est en déclin à un rythme sans précédent. Selon le rapport de l'IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques), environ 1 million d'espèces animales et végétales sont actuellement menacées d'extinction. Les principales causes identifiées sont l'exploitation non durable des ressources naturelles, la pollution, le changement climatique et l'urbanisation.
Le déclin de la biodiversité a des répercussions directes sur les services écosystémiques qui soutiennent l'économie mondiale, comme :
La pollinisation, cruciale pour l'agriculture.
La régulation des cycles de l'eau et du climat.
La protection contre les catastrophes naturelles, comme les inondations.
En 2021, un rapport du World Economic Forum a révélé que plus de 50 % du PIB mondial dépend modérément ou fortement de la nature. Ce constat montre l’urgence pour les entreprises d’agir non seulement pour limiter leur impact, mais aussi pour contribuer à la restauration des écosystèmes.
Pourquoi intégrer la biodiversité dans sa stratégie RSE ?
La biodiversité n’est pas seulement une question environnementale : elle est également stratégique pour les entreprises. Voici les principales raisons d’intégrer cet enjeu dans une stratégie RSE :
1. Répondre aux attentes des parties prenantes : Les consommateurs, investisseurs et régulateurs accordent de plus en plus d’importance à l’impact environnemental des entreprises. Les agences conseil en RSE rapportent que les engagements en faveur de la biodiversité deviennent un critère clé de différenciation sur le marché.
2. Préparer l’avenir réglementaire : Des initiatives comme la CSRD imposent aux entreprises de mieux documenter leur impact environnemental. La biodiversité devient un indicateur clé dans les rapports de durabilité.
3. Réduire les risques opérationnels : L’épuisement des ressources naturelles, les pénuries d'eau et les désastres climatiques liés à la perte de biodiversité peuvent perturber les chaînes d’approvisionnement et augmenter les coûts opérationnels.
4. Renforcer la résilience économique : Protéger et restaurer la biodiversité permet de garantir la pérennité des matières premières et des services écosystémiques indispensables aux activités industrielles et agricoles.
La biodiversité et la directive européenne CSRD
Avec l’entrée en vigueur de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), les entreprises européennes sont désormais tenues d’évaluer et de publier leur impact sur l’environnement, y compris la biodiversité. Cette directive marque une étape importante vers une transparence accrue en matière de durabilité.
CSRD : définition et portée sur la biodiversité
La CSRD remplace l’ancienne directive NFRD (Non-Financial Reporting Directive) et impose un cadre plus rigoureux pour les grandes entreprises européennes. Les normes ESRS (European Sustainability Reporting Standards), développées par l'EFGRAG (European Financial Reporting Advisory Group), définissent les exigences spécifiques. Parmi elles, les indicateurs liés à la biodiversité sont inclus dans l’ESRS S1 et ESRS 2.
Quels sont les indicateurs CSRD pour la biodiversité ?
Les entreprises devront :
Identifier leur impact direct et indirect sur les écosystèmes.
Évaluer leurs dépendances aux services écosystémiques.
Publier leurs efforts pour restaurer les habitats naturels.
CSRD : qui est concerné ?
Les entreprises de plus de 250 salariés ou réalisant un chiffre d’affaires annuel supérieur à 40 millions d’euros sont soumises à cette directive. Les PME ne sont pas encore directement concernées mais devront se préparer, notamment si elles font partie des chaînes de valeur des grandes entreprises.
Pourquoi la taxonomie dans la CSRD ?
Définition de la Taxonomie
La taxonomie est une méthode d'organisation et de classification qui permet de regrouper des concepts, des objets ou des êtres vivants en catégories logiques et hiérarchiques, selon des caractéristiques partagées ou des critères spécifiques. Le terme s'applique dans plusieurs domaines, notamment :
Biologie
La taxonomie est la science qui classe et nomme les organismes vivants (plantes, animaux, bactéries, etc.). Elle repose sur un système hiérarchique incluant :
Règne (ex. : Animal)
Embranchement (ex. : Vertébrés)
Classe (ex. : Mammifères)
Ordre (ex. : Carnivores)
Famille (ex. : Félidés)
Genre (ex. : Panthera)
Espèce (ex. : Panthera leo – le lion).
Informatique et Gestion des Données
La taxonomie désigne un système de classification utilisé pour organiser des informations ou des objets numériques dans des catégories structurées. Par exemple :
Dans la gestion documentaire, on utilise des taxonomies pour organiser les fichiers ou métadonnées.
Sur Internet, les sites utilisent des taxonomies pour regrouper les contenus (catégories, étiquettes, etc.)
Gestion et Stratégie
Dans les entreprises, une taxonomie est un outil pour structurer des processus, des produits ou des services selon une logique claire. Cela facilite l'accès à l'information et la prise de décision.
Importance de la taxonomie et de la biodiversité dans la CSRD:
Clarifie les relations entre les éléments.
Facilite la recherche et l’organisation des connaissances.
Favorise une compréhension partagée dans un domaine.
Souhaitez-vous une explication plus spécifique à un domaine particulier ?
La CSRD, qui remplace la Directive sur le Reporting Non-Financier (NFRD), vise à renforcer la transparence des entreprises sur leurs impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Dans ce contexte, la taxonomie européenne offre un outil structurant pour évaluer si les activités économiques d'une entreprise contribuent réellement aux objectifs de durabilité de l'UE.
La taxonomie repose sur six objectifs environnementaux :
L'atténuation du changement climatique.
L'adaptation au changement climatique.
L'utilisation durable et la protection des ressources hydriques et marines.
La transition vers une économie circulaire.
La prévention et la réduction de la pollution.
La protection et la restauration de la biodiversité et des écosystèmes.
Ainsi, la CSRD exige que les entreprises rapportent leur alignement avec la taxonomie, notamment pour démontrer comment leurs activités soutiennent ces objectifs.
Le lien entre la taxonomie et la biodiversité
La biodiversité et la santé des écosystèmes sont des priorités clés pour l'UE, car elles sont essentielles au fonctionnement des écosystèmes naturels, à la régulation des cycles de vie et à la résilience face au changement climatique. Dans ce cadre :
La taxonomie identifie des activités économiques susceptibles de contribuer à la protection et la restauration de la biodiversité et des écosystèmes.
Pour qu'une activité économique soit considérée comme durable selon la taxonomie, elle doit :
Contribuer substantiellement à un des six objectifs environnementaux (comme la biodiversité).
Ne pas causer de préjudice significatif (Do No Significant Harm - DNSH) à d'autres objectifs environnementaux.
Respecter des garanties minimales sociales.
Pourquoi intégrer la biodiversité dans le reporting CSRD ?
La biodiversité joue un rôle fondamental dans la durabilité des activités économiques. L'érosion de la biodiversité représente un risque majeur pour les entreprises et les investisseurs, car elle affecte :
Les chaînes d'approvisionnement (par exemple, le déclin des pollinisateurs pour l'agriculture).
Les coûts opérationnels (dus à la raréfaction des ressources naturelles).
La réputation des entreprises face aux attentes croissantes des parties prenantes.
Le lien avec la CSRD est clair : en alignant leur reporting sur la taxonomie, les entreprises doivent désormais évaluer et rendre compte de leurs impacts sur la biodiversité, mais aussi de leurs efforts pour la protéger et la restaurer.
Taxonomie : vers une économie durable
La taxonomie dans la CSRD sert à canaliser les flux financiers vers des activités réellement durables. En intégrant la biodiversité comme critère d'évaluation, elle pousse les entreprises à repenser leurs modèles économiques pour :
Réduire leur empreinte écologique.
Adopter des pratiques plus respectueuses des écosystèmes.
Soutenir les objectifs de l'UE en matière de transition écologique.`
En résumé, la taxonomie et la CSRD travaillent main dans la main pour garantir que la préservation de la biodiversité devienne une composante centrale des stratégies d'entreprise et des décisions d'investissement.
Les normes ESRS en français : un cadre structurant
Les ESRS 1 et ESRS 2 fournissent des lignes directrices pour structurer le rapport de durabilité, tandis que des normes spécifiques, comme celles relatives à la biodiversité, exigent des données claires et comparables. Ces normes permettront de mesurer les progrès réalisés par les entreprises dans la protection du vivant.
Comment intégrer la biodiversité dans sa stratégie RSE ?
1. Évaluer son impact et ses dépendances
Une évaluation complète est la première étape pour toute entreprise souhaitant agir en faveur de la biodiversité. Elle consiste à :
Cartographier les activités ayant un impact direct sur les écosystèmes, comme l’extraction de matières premières ou la pollution.
Identifier les dépendances aux services écosystémiques.
2. Fixer des objectifs mesurables
Les agences RSE conseillent de définir des objectifs SMART (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes, Temporels), tels que :
Réduire de 20 % l’utilisation de pesticides sur trois ans.
Restaurer 50 hectares d’habitats naturels autour des sites de production.
3. Mettre en œuvre des actions concrètes
Les entreprises peuvent :
Collaborer avec des ONG spécialisées pour des projets de restauration.
Promouvoir l’agriculture durable et l'approvisionnement responsable.
Aménager leurs sites pour favoriser la biodiversité (zones végétalisées, toitures vertes, etc.).
4. Sensibiliser et former
La réussite de toute démarche RSE passe par l’implication des équipes. Organiser des ateliers comme la Fresque de la Biodiversité peut aider à mobiliser les collaborateurs.
5. Collaborer avec des partenaires locaux
Travailler avec des collectivités, des chercheurs et des associations permet de concevoir des solutions adaptées aux enjeux locaux.
Les bénéfices pour l’entreprise
Intégrer la biodiversité dans sa stratégie RSE présente des avantages tangibles :
Avantage concurrentiel : Les entreprises responsables attirent davantage les investisseurs et clients.
Réduction des coûts : Moins de gaspillage et une meilleure gestion des ressources se traduisent par des économies.
Image positive : Une communication transparente sur les initiatives de préservation renforce la marque employeur.
Les agences conseil en RSE : un rôle clé
Pour réussir leur transition écologique, de nombreuses entreprises font appel à des agences conseil en RSE. Ces experts accompagnent les organisations dans :
L’élaboration de diagnostics environnementaux.
La définition d’une feuille de route pour la biodiversité.
La mise en conformité avec des cadres réglementaires comme la CSRD.
Intégrez la biodiversité et le climat au cœur de votre stratégie d’entreprise
Face à l’urgence écologique et aux exigences réglementaires, intégrer les enjeux liés à la biodiversité et au climat dans votre activité est devenu incontournable. Cette formation répond à ces défis en vous permettant de :
Comprendre l’importance des écosystèmes pour la stabilité de vos activités économiques.
Identifier les risques liés à la dégradation de la biodiversité et les opportunités d’innovation et de croissance durable.
Vous conformer aux cadres réglementaires tels que la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive).
Mobiliser vos parties prenantes et améliorer votre impact environnemental.
Contactez nous : hello@eco-eco.fr
D'autres articles de notre agence RSE ECO ECO sur le sujet
La CSRD présente sur les Salons Durable : Un Catalyseur pour l'Innovation et la RSE : https://www.agence-eco-eco.fr/post/la-csrd-et-salons-sur-la-durabilit%C3%A9-un-catalyseur-pour-l-innovation-et-la-rse
Les tendances RSE de 2024 se confirment : https://www.agence-eco-eco.fr/post/les-tendances-rse-de-2024-se-confirment
Matrice de simple matérialité vs matrice de double matérialité en RSE : qu’est-ce qui change ?https://www.agence-eco-eco.fr/post/matrice-de-simple-mat%C3%A9rialit%C3%A9-vs-matrice-de-double-mat%C3%A9rialit%C3%A9-en-rse-qu-est-ce-qui-change
La transition vers la directive CSRD https://www.agence-eco-eco.fr/post/la-transition-vers-la-directive-csrd
Sources
Comments